What is the Pink Tax?

Qu'est-ce que la taxe rose ?

La "taxe rose” n'est pas une taxe officielle, mais un système caché consistant à payer plus cher simplement parce qu'un produit est destiné aux femmes ou aux personnes de genre non-binaire. Des jouets de l'enfance aux produits de soins personnels, en passant par les produits médicaux à l'âge adulte, ces surcoûts s'accumulent jusqu’à représenter en moyenne plus de $1 300 par an pour une femme.

 

Des jouets d'enfance aux produits de première nécessité pour adultes (rasoirs, déodorants, et même produits médicaux), les produits destinés aux femmes et aux personnes de genre non-binaire sont souvent plus chers, bien qu'ils soient quasiment identiques à leurs équivalents masculins. Ce surcoût, à la fois répandu et largement invisible, est connu sous le nom de " taxe rose.”

 

De quoi s’agit-il ?

La "taxe rose” désigne la pratique courante, souvent cachée, consistant à surfacturer les produits et services destinés aux femmes et aux personnes de diverses identités de genre, même lorsque ces produits sont identiques ou quasi identiques à leurs versions "masculines” ou non genrées. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une taxe officielle, cette disparité de prix reflète une forme de discrimination économique systémique, enracinée dans les préjugés sexistes. Ces inégalités apparaissent dès le plus jeune âge et perdurent tout au long de la vie, de l'enfance à la vieillesse, influençant à la fois les habitudes de consommation et le bien-être financier.


Comprendre la taxe rose

Au fond, la taxe rose reflète une tarification sexiste. Des produits comme les rasoirs, déodorants, shampoings ou vêtements coûtent souvent plus cher lorsqu’ils sont étiquetés ou commercialisés pour les femmes, même lorsque la seule différence réside dans la couleur de l’emballage ou un parfum floral. Certains services, tels que le pressing ou les coupes de cheveux, peuvent également être plus onéreux pour les femmes, indépendamment du temps ou du travail nécessaires.

Bien que le terme "taxe” puisse suggérer une contribution gouvernementale, la "taxe rose” n’est ni légale ni officielle. Elle désigne plutôt un ensemble de stratégies tarifaires mises en œuvre par les entreprises et soutenues par des normes sociales, qui font que les femmes et les personnes non-binaires paient systématiquement plus cher pour des biens et services du quotidien.


Des prix inégaux qui durent toute une vie

La "taxe rose” commence dès la petite enfance. Des études montrent que les jouets destinés aux filles, comme les poupées, les déguisements ou le matériel de dessin, sont souvent plus chers que les jouets similaires destinés aux garçons. À l'adolescence, les jeunes femmes font face à des produits de soins personnels plus onéreux, tels que des gels douche, déodorants et soins de la peau, alors même que les versions destinées aux hommes sont fonctionnellement identiques.

Cette tendance se poursuit à l'âge adulte. Les vêtements pour femmes sont souvent plus chers que ceux pour les hommes, même lorsque les matières et le design sont comparables. Des services comme le pressing ou les coupes de cheveux sont également systématiquement plus onéreux pour les femmes. La disparité de prix touche aussi les produits de santé : par exemple, les produits pour l’incontinence ou d’autres produits médicaux destinés aux femmes âgées peuvent être plus coûteux que leurs équivalents masculins.

Un exemple emblématique de ce problème est la taxe sur les tampons, qui classait les produits menstruels comme des articles de luxe ou non essentiels. Bien que le Canada ait aboli cette taxe en 2015, son existence passée illustre la sous-estimation systémique et généralisée des besoins de santé des femmes.

 

Le coût au fil du temps

Bien que les différences de prix individuelles puissent paraître minimes, elles s'accumulent tout au long de la vie. Une analyse de Bankrate datant de 2015 estimait que la taxe rose coûte en moyenne plus de 1 300 $ par an à chaque femme.

Du berceau à la retraite, voici à quoi cela pourrait ressembler :

  • Enfance: Les jouets pour filles coûtent plus cher que les jouets pour garçons.
  • L'adolescence : Les déodorants et nettoyants pour le visage "féminins” sont plus chers.
  • L'âge adulte : Les jeans et les chemises pour femmes coûtent plus cher que ceux pour hommes.
  • Services quotidiens : Les coupes de cheveux ou le nettoyage à sec coûtent souvent plus cher pour les femmes.
  • Dernières années : Les produits médicaux destinés aux femmes âgées coûtent plus cher.

Le saviez-vous ?

Dans le monde entier, les femmes paient souvent plus cher que les hommes pour leurs produits de soins personnels. Au Canada, cette différence atteint environ 5 %, en Europe environ 7 %, et aux États-Unis, les produits féminins peuvent coûter jusqu’à 13 % de plus que leurs équivalents masculins.


La taxe rose et l'écart salarial 

L'impact économique de la taxe rose est renforcé par les inégalités salariales entre les genres. En moyenne, les femmes et les personnes de genre non-binaire gagnent moins que les hommes. Par conséquent, elles supportent souvent un coût de la vie plus élevé tout en disposant de revenus plus faibles, ce qui limite leur indépendance financière et compromet leur sécurité économique à long terme. La combinaison de revenus moindres et de prix plus élevés contribue à des inégalités systémiques plus larges, touchant tous les aspects de la vie, de l’accès aux soins de santé à l’épargne-retraite.


Réponses législatives et publiques

Face à la préoccupation croissante du public, les efforts pour contester la " taxe rose » se sont intensifiés. Aux États-Unis, la loi visant à abroger la taxe rose, présentée en 2016, cherche à interdire la tarification différenciée selon le genre pour les biens et services de consommation, mais n'a pas encore été adoptée par le Congrès. Parallèlement, l'État de New York a adopté en 2020 une loi interdisant toute tarification différenciée selon le genre et obligeant les entreprises à justifier les différences de prix par le travail, les matériaux ou le temps nécessaire, plutôt que par le genre.

Au-delà des mesures législatives, des campagnes de sensibilisation comme "Abolissons la taxe rose” de l’European Wax Center s’efforcent d’informer le public et de tenir les entreprises responsables. Ces mouvements mettent l’accent sur la transparence, l’éducation des consommateurs et la pression exercée sur les entreprises afin qu’elles adoptent des modèles de tarification équitables.


Ce que les consommateurs.trices peuvent faire

Si les consommateurs ne peuvent à eux seuls éliminer la " taxe rose.” ils peuvent néanmoins agir pour en atténuer l'impact. Beaucoup choisissent des versions masculines ou unisexes de produits de soins personnels, souvent moins coûteuses tout en étant tout aussi efficaces. Soutenir les marques non genrées et militer pour la transparence des prix, notamment par le biais d'avis, des réseaux sociaux ou d'un plaidoyer direct, peut également influencer les tendances du marché.

Cependant, un changement durable exige plus que le simple choix du consommateur. Il revient aux législateurs et aux entreprises de garantir une tarification équitable, indépendamment de l'identité de genre. Le maintien de la "taxe rose” souligne la nécessité d'une réglementation renforcée, d'une sensibilisation accrue et d'une responsabilisation effective des pratiques commerciales.

La taxe rose illustre avec force à quel point les préjugés sexistes imprègnent notre vie économique quotidienne. Elle accentue les inégalités en contraignant les personnes utilisant des produits dits féminins à payer davantage pour des produits de première nécessité, souvent sans même s'en rendre compte. Des jouets d'enfance aux produits médicaux pour les personnes âgées, ce coût caché limite l'autonomie financière et creuse les disparités existantes.

 

Ouvrages cités
Bankrate. (2015). La taxe rose : le coût d’être une consommatrice. Consulté sur https://www.bankrate.com
European Wax Center. (2018). Campagne « Abolissons la taxe rose ». Consulté sur https://www.axethepinktax.com
Parsehub. (2021). Combien les femmes paient-elles de plus ? Un aperçu de la tarification différenciée selon le sexe au Canada. Consulté à l’adresse : https://www.parsehub.com/blog/pink-tax-canada 
Plan International Canada. (25 mai 2022). L’accès des femmes aux produits d’hygiène menstruelle est trop coûteux ; 21 % en rationnent l’utilisation et 66 % font état de stigmatisation. Consulté à l’adresse : https://www.newswire.ca/news-releases 
Congrès des États-Unis. (2016). Loi d'abrogation de la taxe rose. Consulté sur https://www.congress.gov/bill/114th-congress/house-bill/5686 
Département des affaires des consommateurs de l'État de New York. (2020). Lignes directrices relatives à l'application de l'interdiction de la taxe rose. Consulté sur https://www.ny.gov/programs/pink-tax-ban 

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