[Urbania] - Free (and healthy) menstrual products in the workplace

[Urbania] - Des produits menstruels gratuits (et sains) dans les milieux de travail

L’entreprise québécoise Iris + Arlo débarque dans nos salles de bain avec une mission d’équité.


Le 15 décembre prochain, toutes les entreprises sous réglementation fédérale se verront tenues d’offrir gratuitement des produits menstruels à leurs employés. Une nouvelle mesure qui risque de faire connaître une croissance monstre à Iris + Arlo, la jeune entreprise de Lara Emond.

En effet, c’est déjà plus de 150 organisations qui figurent dans le carnet de commandes d’Iris + Arlo, que Lara décrit comme « une marque d’impact qui va au-delà de la vente de produits menstruels ». Oui, elle commercialise des tampons et des serviettes, mais elle se donne aussi la mission beaucoup plus vaste de lutter contre la précarité menstruelle et d’offrir une alternative saine aux produits « traditionnels ».

Combien ça coûte d’avoir ses menstruations?

Une étude de 2019 réalisée par Plan International Canada inc., révélait que 34 % des femmes et filles canadiennes ont dû faire des sacrifices financiers pour se procurer des produits menstruels. Lara se désole de ces chiffres qui reflètent un phénomène appelé la « period poverty ».

« UNE PERSONNE QUI A SES RÈGLES VA DÉPENSER AU COURS DE SA VIE EN MOYENNE 6000$ EN PRODUITS MENSTRUELS. ET ÇA N’INCLUT PAS LES MÉDICAMENTS ET LES JOURNÉES DE TRAVAIL MANQUÉES », DÉTAILLE LARA.

Bien consciente que ces sacrifices financiers et professionnels sont un luxe que peu de personnes peuvent se permettre, Lara a doté sa jeune entreprise d’une stratégie philanthropique dont elle n’est pas peu fière. « Avec chaque achat, on redonne des produits à la communauté, pour que des personnes qui n’ont pas accès à des produits puissent en avoir. C’est une question de dignité », affirme-t-elle.

Mais la précarité menstruelle ne se limite pas aux enjeux financiers, elle désigne aussi le manque d’éducation flagrant quant aux règles, explique l’entrepreneure.

« 1 JEUNE SUR 4 NE SAIT PAS CE QUE C’EST DES MENSTRUATIONS, ET 1 SUR 3 NE SAIT PAS COMMENT LES GÉRER. »

Les règles sont donc non seulement mal gérées, elles sont aussi mal comprises – et pas que chez les jeunes. Pour pallier ce manque d’éducation, Lara a choisi de créer une « offre d’accompagnement pour l’implantation [au sein des entreprises]. On offre des outils éducatifs, des guides. On fournit aussi un rapport d’impact social et environnemental », m’explique-t-elle fièrement.

Une alternative saine

Si l’accessibilité est au cœur des préoccupations de Lara, la santé l’est aussi. « En fait, Iris + Arlo, ça a commencé quand j’ai pris une boîte de serviettes et que je n’ai pas trouvé les composantes, dessus. Je trouvais pas ça normal, comme c’est un produit qui est en contact avec nos parties intimes. »

« C’EST LÀ QUE JE SUIS TOMBÉE SUR DES ÉTUDES QUI AVAIENT DÉNOMBRÉ EN MOYENNE DE 20 À 30 PRODUITS CHIMIQUES – DES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS, DES PESTICIDES, D’ÉLÉMENTS QU’ON SAIT CANCÉRIGÈNES – DANS LES PRODUITS MENSTRUELS. ÇA M’A ALERTÉE. »

Iris + Arlo n’utilisant que du coton 100% bio, Lara n’a pas à s’inquiéter de l’impact de ses produits sur la santé des femmes, ou sur l’environnement. 

Cette approche holistique aux menstruations transparaît dans la gamme de produits que l’entreprise a développée : « on a des produits à utilisation unique, ainsi qu’une gamme de produits réutilisables qui inclut des coupes et des culottes menstruelles. On offre aussi des produits de gestion de la douleur et du bien-être. » Masques pour les yeux, sacs chauffants, boissons qui soulagent les crampes – Lara a pensé à tout.

Et ça ne s’arrête pas là : la jeune entreprise montréalaise a aussi créé un jeu de cartes de discussion qui permet de démystifier les menstruations, le bien-être, la sexualité, et ce, des premières règles à la ménopause.

Visiblement très habitée par la mission de sa jeune entreprise, Lara a des idées plein la tête pour la suite. Avec enthousiasme, elle me parle de la plateforme numérique éducative qu’elle est en train de développer avec son équipe. « Les règles, ça devrait pas être tabou. C’est une question de dignité. »

 

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